La bataille pour la reconversion

La bataille pour la reconversion industrielle du pôle chimique

Attentive à la nécessaire unité des organisations de salariés et de riverains, l’Association des sinistrés a très rapidement défendu l’idée d’une reconversion industrielle à la charge de Total reconversion intégrale de l’industrie, implantation d’unités contrôlées par le public, mise en place d’une loi durcissant les conditions de sécurité, notamment en interdisant la sous-traitance et l’intérim.

Elle a mis l’accent sur la fermeture et la reconversion sans licenciement et avec maintien des salaires pour les salariés du site chimique, toujours aux frais de Total.

Une telle revendication allait de paire avec son engagement en faveur de la réunification des salariés et des riverains, victimes de la catastrophe.

Mais force est de constater qu’à la grande satisfaction de la direction de Total, les directions syndicales de l’usine, traumatisées et manquant de clairvoyance, sont tombées dans le piège de la division. Jacques Mignard, délégué CGT AZF déclarait dans Tout Toulouse le 06/03/2002: « Nos alliés sont effectivement à la chambre de commerce et d’industrie et au MEDEF ».

  • En février 2002, les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire sont sans appel: « la somme des négligences a conduit à une catastrophe ». Mais sur les 90 propositions visant à réduire les risques industriels, peu d’entre elles seront retenues, la commission privilégiant davantage l’éloignement des riverains plutôt que la sécurisation et le contrôle des sites Seveso.
  • Le 24 Mars, 10 000 personnes sont dans la rue pour dire encore leur volonté de voire disparaître le pôle chimique: dans le cortège, à leurs cotés, Xavier Riesco, salarié, témoigne avec courage et intelligence que salariés et riverains sont les mêmes victimes d’une logique industrielle qui ne fait aucun cas du facteur humain.